A propos de moi
Je m’appelle Moufid Taleb, suis guide d’expédition polaire, naturaliste, aventurier ou explorateur, selon la définition que l’on préfère ! J’enseigne également “l’écologie” dans l’enseignement supérieur lorsque je ne suis pas en vadrouille.
Depuis mon plus jeune âge, une insatiable curiosité m’habite et me fait aimer apprendre et découvrir, sans cesse, de nouvelles choses. On a une vie entière pour nous intéresser au monde qui nous entoure, d’autant qu’il est diablement captivant ! Cela m’a aidé à garder une disposition d’esprit éclectique, et me passionner, sans me prétendre expert de rien, pour des sujets aussi divers et fascinants que l’astronomie, la zoologie, la climatologie, la littérature, la géopolitique, la photographie… Cette liste n’est pas exhaustive.
C’est la curiosité, une furieuse envie de me sentir vivant, de vivre mes rêves qui m’ont amené là, puis dans un second temps une véritable fascination pour le monde et les vivants, infiniment plus intéressants que mon propre nombril.
Entre curiosité et imagination nourrie
Enfant, je lisais énormément. Des centaines de pages par jour. Nous devrions continuer à lire. C’est en partie de nos lectures que nous tirons nos rêves, et développons notre imagination. Moi, ça a changé ma vie. Un jour, le sale gosse que j’étais a lu Les Royaumes du Nord, The Northern Lights en anglais. Ce récit m’a marqué: les évènements s’y déroulent dans le grand Nord, au Svalbard, dépeint comme une terre sauvage, fascinante à tout point de vue. Un endroit que n’importe quel enfant rêverait de parcourir… J’ai gardé un souvenir excellent de ce roman.
Les années passant, devenu adulte, je suis entré dans la vie active. Désireux de voyager et découvrir le monde, j’ai réalisé que certains rêves d’enfant étaient à portée de main, pour peu que je m’en donne les moyens. En quête du prochain endroit à découvrir, que j’espérais sauvage et froid, je suis tombé sur le Svalbard. Ce nom a réveillé en moi des sentiments enfouis, éprouvés en lisant ce fameux livre, quinze ans plus tôt. Quelques recherches ont achevé de me convaincre que c’était là-bas qu’il fallait se rendre, et en hiver. Peu importait le froid glacial de ces contrées, plus septentrionales que la Laponie. … Au contraire !
Ensuite, tout est allé très vite. J’ai passé des dizaines, des centaines d’heures à me documenter sur le Svalbard, les mondes polaires. Cela m’a naturellement amené à découvrir l’histoire de ces lieux… Et, de fil en aiguille, des explorations polaires. J’ai dévoré les livres, films, des pionniers de l’exploration polaire, et d’autres aventuriers plus contemporains.
“Les Royaumes du Nord”, premier livre à m’avoir fasciné, enfant, sur le sujet
Le Svalbard… Un lien sauvage et envoûtant.
“L’Odyssée de l’Endurance”, récit de la formidable épopée du pionnier Sir Ernest Shackleton
Comment? Plutôt que pourquoi.
Lorsque je me passionne pour une chose, je m’y consacre à fond et très vite, n’étant pas du genre à me poser beaucoup de questions inutiles. On gagne à simplement chercher comment réussir quelque chose qui nous tient à cœur, plutôt qu’à énumérer toutes les raisons pour lesquelles on en serait pas capable, ou pour lesquelles on aurait besoin de quelqu’un d’autre.
Les aventures de Sir Ernest Shackleton, Amundsen, Scott, et tant d’autres, m’ont autant impressionné que fait envie. Quelle volonté, quelles aventures, quelles émotions ont-ils du ressentir ! S’ils avaient considéré que c’était impossible, ils n’auraient jamais réussi. Je n’allais pas me contenter du superbe spectacle des paysages de l’Arctique: il me fallait vivre les mêmes émotions. Connaître la véritable peur, le doute, l’euphorie, la fatigue. Me sentir en vie, avoir le sentiment de ne faire qu’un avec le sauvage, en jouant avec ses règles. Si d’autres en sont capables, si peu nombreux soient-ils, pourquoi pas moi ? Ou vous ?
Je n’étais pas explorateur, mais j’avais décidé de le devenir. J’ai donc été chercher les connaissances avec les dents, l’argent qu’il me manquait également pour financer mes expéditions, de même que la condition physique nécessaire à ce genre de grande expédition.
Au fil de mes pérégrinations, on a fini par me proposer de travailler comme guide polaire en Antarctique.
Mais surtout, en chemin vers ce changement de vie, j’ai découvert le plus important: le vivant.
La connaissance, l’émerveillement
Fridtjof Nansen, lors de ses expéditions, ne se contentait pas d’être un explorateur polaire incroyable. C’était aussi un naturaliste impressionnant, capable d’élaborer des brillantes théories océanographiques, comme de reconnaître les espèces animales qu’il rencontrait et de déduire l’histoire d’un lieu à partir de sa géologie.
Je ne lui arrive pas à la cheville ! D’autres inspirations, comme Vincent Munier, le photographe animalier, m’ont fait comprendre qu’il était vain de s’agiter sans s’intéresser au monde et aux êtres vivants qui m’entourent. Infiniment plus intéressants, surprenants, admirables, beaux que tout ce que je suis et ne serais jamais.
Alors, j’ai décidé de lever les yeux et embrasser ce formidable monde, trouver l’émerveillement dans ce que l’on appelle “nature”, alors que nous ne formons qu’un tout. Entre l’art de reconnaître de simples chants d’oiseaux à celui de pister les loups, en passant par celui d’observer la formidable ingénierie des insectes ou de photographier des galaxies depuis mon jardin, j’ai bien du mal à m’ennuyer.
Quelle belle idée que l’on puisse être à la fois astronome et astronaute. Le comble serait de pouvoir transmettre ces émotions, cet émerveillement et cette volonté de vivre sa vie à fond, à tous ceux qui seront intéressés par la chose. Avec plaisir, puisque j’aime écrire et raconter des histoires.